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Julien Gonin : “De Nombreuses Ecuries Paient pour se Débarrasser de leur Fumier, alors qu’il est Possible de le Traiter Simplement”

Julien Gonin, ambassadeur de l’initiative Val Fumier dans l’Ain, nous explique comment transformer une contrainte en ressource précieuse. Avec environ 1 000 à 2 000 tonnes de fumier produits chaque année par ses 70 à 80 chevaux, ce cavalier professionnel et exploitant agricole a trouvé le moyen de valoriser ces déchets en un compost de grande qualité. À travers cette interview, il partage les secrets de ce projet éco-responsable et économiquement rentable, qui pourrait bien inspirer d’autres écuries à suivre son exemple.
Comment valoriser le fumier de ses écuries - Entretien avec Julien Gonin | Pégase Daily

Entretien

Pégase Daily / Roxanne Legendre : Julien, tu es ambassadeur de l’initiative Val Fumier dans le département de l’Ain. Explique-nous ce que c’est et comment ça marche ?

Julien Gonin : Val Fumier est une initiative conjointe avec l’IFCE et la Chambre d’agriculture de l’Ain, axée sur la gestion des effluents d’élevage équin. Il s’agit de trouver des solutions pour gérer les fumiers provenant des écuries, apprendre à le gérer et explorer leurs utilisations potentielles. Étant agriculteur de métier, le fumier est une ressource précieuse pour moi. Nous le valorisons en l’intégrant dans les champs et les terres comme matière organique qui nous sert d’engrais pour faire pousser les cultures.

Quand tu dis que tu es agriculteur, qu’est-ce que ça veut dire exactement ?

Je suis exploitant agricole, ce qui signifie que je suis producteur de foin, de paille, et donc de compost. J’ai une activité agricole en parallèle de mon métier de dresseur et d’éleveur de chevaux.

En termes de temps imparti pour chaque activité, comment répartis-tu ces tâches ?

C’est du 50/50.

Combien de tonnes de fumier produisez-vous chaque année et pour combien de chevaux sur ton exploitation ?

C’est un peu plus complexe à expliquer. L’atelier ValFumier m’avait demandé un ratio. J’ai un volume d’environ 70 à 80 chevaux à l’écurie, ce qui génère entre 1 000 et 2 000 tonnes de fumier par an.

As-tu pu faire un état des lieux sur la rentabilité de ce projet sur ta structure ?

Oui, c’est une valorisation. Aujourd’hui, de nombreuses écuries paient pour se débarrasser de leur fumier, alors qu’il est possible de le travailler assez simplement avec du temps et peu de terrain. Ce fumier, après un à deux ans de maturation, devient un compost. Cela dépend du temps qu’on y consacre. Personnellement, j’arrive à augmenter la température du fumier en le compressant et en l’humidifiant. En trois mois, je fabrique un compost qui atteint 80 à 90 degrés. Ce processus est le minimum requis pour que toutes les mauvaises graines soient humifiées, travaillées, et se transforment en compost.

À partir de combien de chevaux est-ce vraiment intéressant de commencer ?

Dès qu’on a des écuries avec une trentaine de chevaux, c’est très facile. Il suffit de vider le fumier, de faire un petit plan en fonction de la surface disponible et de constituer des tas de fumier qu’on fait humifier par des CUMA (Coopératives d’Utilisation du Matériel Agricole, ndlr). Un ou deux ans plus tard, ce fumier devient un compost de grande qualité qu’on peut épandre sur les prairies où sont nos chevaux. Cela permet d’avoir plus d’herbes, de fertiliser le sol et de réduire l’acidité, car ce compost a un pH assez élevé. Cela évite d’avoir recours aux engrais ou aux désherbants, rendant le processus rentable.

Utilises-tu ton propre fumier pour ton exploitation ?

Oui, c’est ce que je fais. Je récupère aussi du fumier d’événementiels, comme le jumping de Bourg-en-Bresse (dont la présidente du jumping est Jeanne Gonin, sa compagne, ndlr), qui se veut écoresponsable. Leur fumier est transformé chez moi et ensuite épandu sur mes terres.

Le fumier provient du crottin, qui est issu de l’alimentation des chevaux. Comment nourris-tu tous tes chevaux ?

Je fais en fonction des chevaux et de leurs besoins. Je suis en collaboration avec Horse Up, qui nourrit les chevaux avec du concentré. Une partie de leur alimentation inclut également de la luzerne pour prévenir les problèmes digestifs. Le foin et la paille qu’ils consomment sont produits chez moi.

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